Deuil
Nous avons tous perdu un être cher. Et parfois même plusieurs. Lorsque le deuil s’invite dans nos vie, nous connaissons les fameuses étapes mises en lumière par Elisabeth Kübler-Ross : le déni, la colère, le marchandage, la dépression et enfin l’acceptation. Ces étapes se parcourent dans l’ordre ou le désordre, dans la totalité ou seulement quelques unes, et le fait d’avoir passé une étape ne nous empêchera de devoir s’y confronter à nouveau un jour, éventuellement. Cela dépend des personnes en deuil, de la relation qu’elles avaient avec la personne disparue. Ces étapes servent surtout de repères. Elles permettent de se dire que la période traversée est normale et que non, on n’est pas un monstre quand la colère monte contre le défunt qui ne peut se défendre.
Le deuil peut aussi se traverser lors de période de notre vie où nous affrontons la fin de quelque chose : quand un licenciement nous jette hors d’un travail dans lequel on s’épanouissait, quand le petit dernier part du foyer, mettant fin à la vie de famille telle que nous la connaissions depuis quelques décennies, quand la retraite arrive, ou qu’une maladie grave nous plonge dans un monde jusque là inconnu. Beaucoup d’autres situations peuvent nous amener à nous sentir endeuillé, endeuillé d’une partie de notre vie d’avant, endeuillé d’une partie de nos rêves et ambitions.
« Faire son deuil », pour quiconque confronté à la mort, est une expression qui n’a pas de sens. C’est l’expression de ceux qui prennent de la distance avec la situation, pour ne pas se sentir trop touché… « Il faut que tu fasses ton deuil », comme un impératif à passer à autre chose, à la vie qui continue, au rythme effréné du quotidien, alors que la perte nous plonge dans un autre monde qui, nous le constatons avec étonnement, continue à fonctionner malgré tout.
Arriver de l’autre côté de ces moments endeuillés, ce n’est pas tourner la page, oublier. C’est arriver à vivre, et non plus à survivre, avec ces pertes. C’est retrouver de la sérénité et de l’apaisement. Il n’y a pas de recette, c’est un processus lent et douloureux, et chacun trouve ses propres clés pour y arriver.
Entreprendre un travail thérapeutique dans ces moments-là peut permettre de se sentir accompagné, alors que bien souvent, le sentiment de solitude de la personne endeuillée est très fort. Dans l’espace thérapeutique, il est possible de parler de la personne disparue et d’être écouté de longs mois ou années après le décès. Il est possible d’être accueilli dans son chagrin, de pleurer, non plus seul chez soi, mais en lien une autre personne, le thérapeute, qui est là avec toute son humanité, son cadre bienveillant, sécurisant et contenant. La thérapie permet d’accepter là où on en est, parfois de mettre du sens à se qu’il s’est passé ou d’autres fois à en accepter l’absence de sens.